Un oiseau chanteur

L’horlogerie ne se limite pas aux montres et pendules ou autres garde-temps, les automates sont aussi des objets qui requièrent notre compétence. Dans la famille des automates, les oiseaux chanteurs m’intéressent tout particulièrement. Leur origine remonte à la fin du XVIII°, elle est attribuée à Pierre Jaquet-Droz.

Fin XIX°, la fabrication des automates est en plein essor et l’une des plus illustres maison est fondée par Blaise Bontems. Simple homonyme ou lointain parent, le nom de Bontems est celui de mon grand père Alcide, horloger à Saint Maixent l’Ecole et meilleur ouvrier de France en 1965. La correspondance généalogique n’a pas été établie, mais la coïncidence m’a conduit sur la piste des oiseaux chanteurs.

Celui que je vais présenter ici doit dater des années cinquante, comme en témoignent les deux pièces en plastique: barillet et volant régulateur. Il provient vraisemblablement de la maison Reuge, celle-là même qui a succédé à la maison Bontems. C’est donc un très bel automate que je vais réviser.

automate-horlogerie-pendulerie-yann-beysson

et voici le mécanisme en fonctionnement après restauration:

Restauration du mécanisme:

Bien qu’en état de marche, le mécanisme doit être entièrement démonté pour un nettoyage et une lubrification optimale. Chaque étape est consignée dans un carnet, photographiée et/ou dessinée.

Vient ensuite le moment d’un premier bain pour pouvoir travailler sur les pièces qui en ont besoin, par exemple ce rouage particulièrement oxydé:

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Après ce travail intermédiaire, les pièces sont prêtes pour un nettoyage aux ultrasons avec des produits spécifiques à l’horlogerie.

horlogerie-automate-oiseau-chanteur-yann-beysson

Remarquez la taille du ressort qu’il va falloir remettre dans son barillet:

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et hop

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Après toutes ces étapes, il est temps de remonter l’ensemble. Pour comparaison, voici quelques photos avant et après:

Le mécanisme en vidéo

Le son provient du petit tuyau en laiton au premier plan. Il s’agit en fait d’une mini flûte à coulisse alimentée en air par le double soufflet et déclenchée par une petite soupape, la hauteur de la note dépend de la longueur engagée du piston.

Cette deuxième vidéo illustre l’action du double-soufflet. Une moitié pour la réserve d’air, l’autre pour l’impulsion. D’autre part, on y voit une patte au dessus de la platine, c’est elle qui actionnera le bec de l’oiseau.

On peut observer sur la vidéo suivante le fonctionnement des deux cames situées sous le barillet. La came supérieure actionne le bras de piston, l’autre le bras de soupape.

Pour terminer, si la curiosité vous pique au sujet de ces merveilles, je vous invite à visiter le site du Centre International de la Mécanique d’Art:

https://www.musees.ch/

Le site de la maison Reuge:

https://www.reuge.com/

Merci de votre visite, n’hésitez pas à me contacter pour la révision, l’entretien ou la restauration de vos montres vintage, pendules, ou automates.

Yann Beysson

Horloger diplôme de l’école CE Guillaume

yann.beysson@gmail.com

3 commentaires sur “Un oiseau chanteur

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